Sécurité routière : le Fonds de garantie des victimes alerte sur le nombre « préoccupant » de conducteurs sans assurance

Par Zoe SAMIN

Publié hier à 19h08

Trop de conducteurs roulent sans assurance en France, alerte ce jeudi le Fonds de garantie des victimes.

Il s’agit souvent de jeunes qui jugent les prix trop élevés.

Mais les risques sont très importants.

chargé d’indemniser les victimes d’accidents de la route quand le conducteur responsable n’est pas assuré, alerte sur le nombre d’automobilistes roulant sans assurance. Dans son baromètre annuel publié ce jeudi, le FGV lance l’alarme : « Le non-respect de l’obligation d’assurance de responsabilité civile automobile demeure à un niveau préoccupant qui doit tous nous mobiliser ». En 2022, 5% des conducteurs impliqués dans un accident corporel de la circulation n’étaient pas couverts.

Le coût des assurances est souvent un frein pour les jeunes automobilistes. Les tarifs peuvent alors atteindre jusqu’à 1000 euros par an. L’an dernier, dans un reportage de TF1, Marine, 22 ans, avouait avoir hésité à contracter une assurance. « J’ai changé de voiture et j’ai vu une augmentation de plus de 20 euros du prix de l’assurance. Je me suis vraiment posée la question de savoir si je devais en prendre une ou pas », confie l’étudiante en alternance dans la vidéo à retrouver en tête de cet article. Finalement, ses parents l’avaient obligée à assurer son véhicule. En juin 2023, le FGV avait déjà appelé à « rendre l’assurance auto plus accessible aux jeunes conducteurs » afin de limiter les défauts d’assurance.

Les ouvriers, étudiants et chômeurs surreprésentés

Le nouveau baromètre du FGV dresse un portrait-robot de l’automobiliste non-assuré : ce sont majoritairement des hommes (79%) et plus d’un sur deux (60%) a moins de 35 ans. Plus d’un tiers (36%) ne dispose pas non plus du permis de conduire et un quart roule aussi sous l’emprise d’alcool et/ou de stupéfiants. Preuve des difficultés économiques, les ouvriers, les étudiants et les chômeurs sont sur-représentés parmi les non-assurés impliqués dans un accident.

Pour le FGV, la facture est salée : 137,4 millions d’euros l’an dernier pour 7.687 victimes blessées prises en charge, ainsi que les proches de 160 personnes décédées. Le montant indemnisé est 28% supérieur à celui de 2022. Après avoir indemnisé la victime, le Fonds se retourne contre le conducteur non-assuré pour obtenir le remboursement des sommes versées, majorées de 10 %. 15.000 conducteurs sont actuellement poursuivis par le Fonds, pour des montants pouvant dépasser plusieurs centaines de milliers d’euros.

Les trottinettes électriques doivent aussi être assurées

Pourtant, les risques à ne pas assurer son véhicule sont très importants : « Les automobilistes encourent alors un certain nombre de peines : jusqu’à 3750 euros d’amende, une suspension ou annulation de permis de trois ans et une interdiction de conduire tout véhicule à moteur pendant cinq ans. Le véhicule peut aussi être confisqué », détaille Éric de Caumont, avocat spécialisé dans la défense des automobilistes, dans la vidéo du JT de TF1.

Les voitures ne sont pas les seuls véhicules concernés. Le Fonds alerte aussi sur une augmentation importante des engins dits de « déplacement personnel », en premier lieu les trottinettes électriques, parmi les véhicules impliqués : + 68% depuis 2022, soit 7% du total des accidents. L’assurance est obligatoire même pour les trottinettes électriques et tous les types de gyropodes avec ou sans guidon.

Zoe SAMIN