Selon lui, au-delà du manque à gagner, «l’activité de transport n’est pas rentable. L’état des routes ne nous permet pas réaliser des gains importants. Les pannes récurrentes des véhicules constituent un véritable problème. Pis, l’installation de l’hivernage n’arrange pas les choses. Nous nous rendons chez les mécaniciens fréquemment pour dépanner nos véhicules. En plus, les pluies qui tombent rendent certains endroits de la ville inaccessibles», a-t-il révélé.
Toutefois, malgré l’impact de la percée du BRT sur leur activité, pardon gagne-pain, certains taximan ne perdent pas espoir. Ismaïla Yade, taximan, déclare : «les taximan ont leur clientèle propre. Il y a des gens qui, pour rien au monde, ne vont renoncer à prendre les taxis. Ils sont à l’aise quand ils prennent un taxi. Certains trouvent que nos prix sont élevés. Mais ils ignorent le prix du gasoil. Sans compter le versement journalier de 10.000 FCFA que nous assurons».
A en croire notre interlocuteur, la vraie menace, c’est la concurrence interne dans ce sous-secteur des taxis urbains. «Non, le problème est ailleurs. Le concurrent qui nous crée des ennuis, c’est une entreprise de la place qui opère dans la filière. Elle a mis en place un dispositif avec une plateforme de communication et un tarif qui défient toute concurrence», a déploré M. Yade.
Néanmoins, les taximan réclament des autorités des compensations pour les préjudices subis, parce n’ayant pas été pris en compte par l’étude d’impact du BRT. «Nous réclamons une compensation. Avec la mise en service du BRT, nous avons été lésés car les études menées en amont n’ont pas intégré nos préoccupations et intérêts», défendent-ils.
En outre, en cette période d’hivernage qui s’installe dans la capitale, contraints parfois de garer leurs véhicules quand de fortes pluies sont enregistrées à Dakar et sa banlieue, les taximan sollicitent une aide des nouvelles autorités : la baisse du prix du carburant.
QUAND DES PARTICULIERS CHOISISSENT DE GARER LEURS VOITURES POUR PRENDRE LE BRT, EN ALLANT AU TRAVAIL
L’impact du BRT a pris de l’ampleur dans le transport urbain. De Guédiawaye au terminus de Petersen, en passant par les Parcelles Assainies, Grand-Yoff, Sacré-Cœur, les nouveaux bus se relayent dans les stations sans répit. Un bus toutes les 6 minutes, avaient déclaré les autorités lors de la mise en service officielle. Les rotations sont régulières. En plus, la fluidité du trafic et le confort qu’offre le BRT sont à l’origine du succès de ce sous-secteur des transports publics.
A la station de Grand-Médine, toutes les 6 minutes, il y a un départ, direction le Centre-Ville de Dakar. Les craintes de nombreux usagers se sont dissipées. Elles sont relatives aux retards et le déficit du parc automobile. Ainsi, en plus des usagers traditionnels des transports en commun, des gens pourtant «à l’abri du besoin», parce que déjà propriétaires de véhicules, choisissent désormais de garer leurs propres moyens de locomotion pour prendre le BRT. Histoire de faire des économies sur le coût du carburant jugé trop cher.
Ce que confirme un employé d’une entreprise qui a indiqué : «j’ai garé ma voiture. Au lieu de dépenser 2000 FCFA pour l’achat du carburant, je préfère prendre le Bus rapid transit pour aller au travail. Je gagne en temps et ça me permet de faire des économies».
En dehors de la clientèle des taxis et autres moyens de transport qui s’effritent, le BRT, roulant sur des voix dédiées, est également source de désagréments. Sur de nombreuses artères, notamment au niveau des intersections comme sur l’avenue Bourguiba, des embouteillages sont vécus en longueur de journée. Ils se sont mêmes intensifiés. Tous les jours on constate une longue procession de véhicules dans les deux sens, de part et d’autre du tracé du BRT dont le passage des bus nécessite l’arrêt de tous les autres véhicules et moyens de transport et de locomotion. Ce qui ralenti considérablement la mobilité sur cette voie très fréquentée par les automobilistes.
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