Écrit par Bucero Lanzi Carla et Flavie Rocher
Publié le 29/06/2024 à 18h56
Le célèbre train des primeurs a pris son dernier départ cette semaine pour le marché de Rungis avant un arrêt forcé pendant au moins un an. Depuis 1986, la liaison a été relancée à plusieurs reprises. Cette fois, les wagons de marchandises pourraient ne jamais reprendre le rail.
Il devait partir pour la dernière fois aujourd’hui ce vendredi 28 juin. Le train des primeurs est finalement resté à quai. Un ultime coup de massue pour cette ligne de fret historique qui relie Perpignan à Rungis. Elle pourrait bien disparaître.
« Le train, il peut rouler ! Il y a des conducteurs, des agents de formation. Les fruits et légumes sont à côté. Maintenant, il faut une décision politique. On ne lâchera pas, explique Mikaël Meusnier,
secrétaire général CGT cheminots à Perpignan. Les Franciliens mangent des fruits et légumes autant que ce soit des légumes du Roussillon. Le train est une fois et demie moins cher que le coût d’un transport en camion. »
« La SNCF aujourd’hui n’est pas forcément fiable »
La SNCF doit céder cette ligne à la concurrence mais pour l’instant, aucun repreneur. Une des raisons : elle n’est plus rentable depuis des années. Seuls quatre des 14 wagons sont remplis au départ du marché Saint-Charles.
Les exportateurs de fruits et légumes préfèrent le transport routier. Une société de transport justifie ce choix : « Le moindre retard va nous décaler une livraison. Nous sommes tenus par nos clients de livrer à des heures précises. Il y a ensuite les problématiques de grève, on ne peut pas le nier. Une livraison décalée de 24 heures peut engendrer la perte totale de marchandise. La SNCF aujourd’hui n’est pas forcément fiable. »
Inauguré en 1986, il a déjà été mis à l’arrêt deux ans
En 38 ans de service, ce n’est pas la 1ère fois que le train des primeurs est menacé. Jean Castex, le premier ministre, avait relancé la ligne en 2021, après deux ans d’arrêt. Alors aujourd’hui, peut-on encore sauver ce fret historique ?
« Un train est un mode de transport que l’on dit combiné. On réduit le nombre de kilomètres fait en camion pour en faire le maximum en train. On pourrait à la fois charger des légumes et des fruits, mais aussi du matériel, des pièces de voiture, tout ce qui pourrait être utile à l’industrie de façon à essayer de dépasser cette impasse », propose Guillaume Carrouet, chercheur en transports à l’Université de Perpignan.
Si l’on prend en effet les critères flexhibiliés et prix le camion l’emporte largement.Guillaume Carrouet
Chercheur en transports à l’Université de Perpignan
Le train doit s’arrêter pendant un an pour cause de travaux à Rungis. S’il repartait, les wagons remplis permettraient d’éviter 20 000 camions sur les routes chaque année. Beaucoup redoutent que l’on se dirige plutôt vers un enterrement de 1ère classe.
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